A travail égal, salaire égal ? Les discriminations s’estompent mais perdurent, et la précarité des moins qualifiées s’accroît !

Des lois qui se multiplient, des quotas de femmes qui s’installent dans les conseils d’administration, la lutte contre le sexisme se développe, et pourtant.

Les chiffres clés en France en 2020

  • Les hommes gagnent en moyenne 28,5 % de plus que les femmes,
  • Au niveau médian, les femmes gagnent 13% de moins que les hommes,
  • Les 1% des femmes les mieux rémunérées gagnent un salaire inférieur de 34% aux 1% des hommes au plus hauts salaires,
  • 76% des emplois en temps partiel sont occupés par des femmes,
  • Une surreprésentation dans le secteur du soin : 91 % des aides-soignant.e.s sont des femmes,
  • 42% des femmes affirment qu’elles ne peuvent pas avoir un travail rémunéré en raison de la charge trop importante du travail de soin dont elles ont la charge au sein du foyer,
  • En 2020, la pandémie du Covid-19 a entraîné une perte de revenus pour les femmes d’au moins 800 milliards de dollars.

En 2021, les femmes ont travaillé gratuitement à partir du 3 novembre 9h22.

Et pourtant les lois se cumulent depuis cinquante ans.

En effet, depuis 1972, il est écrit dans la loi qu’à emploi identique, les femmes et les hommes doivent toucher un salaire égal même lorsqu’il s’agit d’emplois différents mais de valeur égale. La loi Roudy de 1983 avait clarifié cette clause : « Sont considérés comme ayant une valeur égale, les travaux qui exigent des salariées un ensemble comparable de connaissances professionnelles consacrées par un titre, un diplôme ou une pratique professionnelle, de capacités découlant de l’expérience acquise, de responsabilités et de charges physique ou nerveuse. »

Aujourd’hui, de très nombreuses entreprises ont signé des accords d’égalité professionnelle et la loi sanctionne les sociétés qui ne respecteraient pas les accords d’égalité.

90% des grands groupes de plus de 1000 salariés ont signé un accord d’égalité professionnelle. Cet accord est plus compliqué à mettre en place dans les petites et moyennes entreprises qui restent à la traîne, ce qui fait tomber le chiffre à 40%. Dans les grands groupes, les services RH portent le sujet et les responsables syndicaux sont là pour veiller à la bonne application des lois. Les grands groupes ne sont pas neutres, ils ont tout intérêt à développer l’application de la loi qui sert également leur marque employeur.

Une des solutions pour lutter contre les inégalités salariales entre les femmes et les hommes consiste à s’attaquer à la question du temps partiel subi et aux CDD qui concernent en majorité les femmes. Il existe aussi des moyens d’action concrets pour améliorer la place des femmes dans les grandes entreprises comme par exemple l’augmentation du congé paternité.

N’oublions pas qu’avoir un emploi ne protège pas de la pauvreté. En 2017, 7,3% des travailleuses françaises étaient pauvres selon les chiffres Eurostat. Ce chiffre est en nette augmentation puisqu’en 2006, elles étaient 5,6% et la pandémie est venue encore davantage intensifier ce phénomène.